Les coulisses de l’entrepreneuriat – épisode 11 – Clémence et Guillaume, fondateurs de Le Chapoté

C’est via LinkedIn que j’ai fait connaissance avec Guillaume au départ, sur fond de clubs d’entreprises et d’intéractions entre entrepreneurs. Suite à la publication d’un article, toujours sur LinkedIn, Guillaume m’a proposé que l’on se rencontre tous les trois pour parler de leur projet, avec ses tribulations. 

C’est donc autour d’un café que nous avons fait connaissance et que j’ai pu leur poser toutes les questions que j’avais sur leur entreprise. Se lancer, en couple, sur un marché très concurrentiel, c’est un sacré pari ! Miser sur une stratégie entre retail bien choisi et vente en ligne en direct c’est malin mais ça demande de sacré compétences transversales, alors finalement travailler en couple, en étant complémentaire c’était peut être ce qu’il y avait de mieux à faire pour développer et faire perdurer Le Chapoté. 

 

Guillaume, Clémence, est ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots et nous dire en quoi consiste votre activité ? 

Guillaume et moi-même sommes en couple, et on a décidé fin 2019 de créer une entreprise de chapeau, Le Chapoté. C’est un projet “familial” car nous avons quitté Paris, emménagé sur l’Île de Ré et eu notre premier enfant à cette époque. 

 

Vous faisiez quoi tous les deux avant de créer le Chapoté ? 

Nous étions tous les deux cadres parisiens, dans des secteurs complètement différents de notre métier actuel.

 

Est ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur l’histoire de votre marque ? Est ce que vous aviez en tête depuis longtemps d’être entrepreneurs ? 

 

Oui bien sûr, nous avions tous les 2 en tête divers projets entrepreneuriaux depuis quelques années, et c’est le projet de relancer le bob en créant une marque de couvre-chefs responsables qui a finalement abouti. Nous n’avions à l’époque pas identifié de marque française mono-produit (le chapeau) ayant une production responsable. On s’est lancé sans rien y connaître, et en ayant aucun contact dans le secteur.

 

Comment on fait pour travailler ensemble quand on est en couple et qu’on habite là où on travaille ? Quels conseils donneriez-vous donneriez à des entrepreneurs dans le même cas ? 

On a la chance d’avoir des compétences complémentaires, et on s’entend bien. Donc c’est assez facile de travailler ensemble, même si on a régulièrement été en désaccord sur des collections à créer ou des idées à mettre en place les 2 premières années. Il faut donc faire des compromis et apprendre des erreurs passées pour répondre au mieux à la demande du client.

 

Aujourd’hui vous avez une marque avec des revendeurs, une boutique en ligne et une collection très étoffée, est ce que vous pouvez me raconter les différentes étapes que vous avez franchies pour en arriver là avec le timing associé ? (car je me doute que rien ne se fait comme par magie!)

On a commencé par vendre un mini stock de quelques produits sur les marchés de l’ile de Ré à l’été 2019. On a vu que les produits plaisaient, on a donc commencé à faire des salons professionnels parisiens pour trouver des revendeurs fin 2019/début 2020.

2020 est notre 1ere année complète et malgré de nombreuses commandes de revendeurs sur les salons pro (ce qui était hyper encourageant pour une jeune marque comme nous), la COVID est arrivé… On s’est retrouvé avec un stock conséquent de produits, évidemment payés en avance, et prêts à être envoyés aux revendeurs…. qui ont tous “gelés” les commandes à cause de la fermeture de leurs magasins. Un coup dur quand on démarre et qu’on met toutes ses économies dans le projet. Heureusement dès que les magasins ont pu réouvrir Guillaume a fait une très grosse tournée de visites de magasins sur toute la France pour montrer nos produits, récupérer les commandes gelées et en avoir de nouvelles.

En parallèle on avait créé un site et on a commencé à se lancer dans la communication digitale, et à se structurer. On a trouvé un logisticien sur La Rochelle qui stocke et envoie nos produits et on a recruté des stagiaires puis alternants pour nous aider au quotidien.

 

Votre secteur reste un secteur assez concurrentiel, même s’il n’existe que peu de marques qui ne font que du couvre-chef, quelle est votre stratégie pour vous différencier et fidéliser ? Comment faites-vous pour faire revenir les clients ?   

Il est vrai que depuis qu’on s’est lancé le nombre de nouvelles marques de bobs et casquettes a explosé. Et les grandes marques de prêt-à-porter font toutes du chapeau. Notre plus, c’est de proposer des produits très qualitatifs, à des prix justes. On écoute aussi beaucoup les retours clients et on en tient compte pour nous améliorer. Beaucoup de clients du site recommandent à de nombreuses reprises, c’est signe qu’ils sont contents des produits. Et nos revendeurs continuent à nous commander saison après saison, ce qui prouve que la qualité est au rdv et que nos produits se vendent bien en boutique.

 

La période COVID a été compliquée pour beaucoup de marques, et à ce moment-là vous étiez encore une toute jeune marque, comment avez-vous réussi à tenir? Est ce qu’après coup vous en tirez des enseignements positifs ? 

Ça a été dur, on s’est posé beaucoup de questions, on avait alors mis nos économies dans le projet.. on a reçu aucune aide de l’Etat…Il a fallu aller rencontrer les magasins les 1 après les autres, se bouger quoi… et ça a finalement marché, mais pas sans effort…

 

Vous avez différents canaux de vente, donc plusieurs stratégies à mener de front, comment vous vous organisez au quotidien ? On entend et on voit partout qu’une bonne stratégie de communication digitale est primordiale pour se faire connaître et convertir, qu’est ce que vous en pensez ? Quelle est la place de la communication dans le développement de votre entreprise?

On est parti à fond sur différents canaux de ventes ces 3 premières années, avec beaucoup de travail et de fatigue… On a testé pas mal de choses, et on a un peu plus de recul maintenant. On a donc décidé de moins se disperser et de faire mieux, car on reste une petite équipe et une journée ne compte que 24h. On a réduit la partie digitale (ads) en ce moment, et on se recentre sur nos revendeurs. En revanche, il va y avoir un focus sur la partie création de contenu digital cette année, notamment pour facebook et instagram afin de créer une vraie image de marque.

Et la suite.. on verra, car tout change très vite. On en reparle donc dans quelques mois 😉

 

Qu’est ce qui vous plaît le plus dans le fait d’être entrepreneurs ?  

C’est la liberté avant tout… de créer tout d’abord, de travailler pour soi, de gérer ses horaires, d’habiter là où on veut… mais au prix aussi de sacrifices bien entendu.


Comment vous faites pour retrouver la motivation quand vous avez un coup de mou?  

On s’est beaucoup motivé l’un l’autre quand il y avait un cou de mou, d’où le fait d’être à 2 sur le projet. Il y en a toujours un pour re-motiver l’autre si besoin. Mais on croit dur en notre projet et le fait d’avoir des compliments sur ce que l’on crée et de commencer à être reconnus par des adeptes du chapeau, ça donne envie de continuer car on est qu’au tout début..!

 

Aujourd’hui quel est le principal frein à votre développement ? Ou plus concrètement, si vous aviez une baguette magique, qu’est ce que vous changeriez  ? 

Le plus difficile pour nous c’est la très grosse augmentation des coûts (main d’œuvre, tissus, transport)… L’année dernière a été particulièrement compliquée. Du coup il faut savoir gérer les marges, trouver de nouvelles usines régulièrement… c’est ça qu’il faut savoir bien maîtriser pour la viabilité de l’entreprise. Il faut savoir s’adapter aux changements continuellement … c’est le plus dur.

 

Si on remonte à quelques années en arrière, quel conseil auriez vous aimé recevoir avant de vous lancer ? 

Plein… mais c’est en se plantant qu’on apprend et qu’on avance.. 🙂 On s’est lancé dans un secteur tout nouveau pour nous.. on est partis d’une feuille blanche, donc si on avait eu des conseils,  on aurait certainement gagné du temps c’est sur… 

 

Si au contraire on fait un saut dans le futur, qu’est ce que vous souhaitez pour votre entreprise, comment vous l’imaginez ? Qu’est ce que vous mettez en place pour atteindre ces objectifs ?

On aimerait être une entreprise française reconnue dans notre secteur, et être vendue en France et à l’étranger !! 

 

Petite question pour la route, qu’est ce que vous aimez boire à l’apéro ? 

Du rosé, ca sent l’été et les apéro-plage 😉

 

Question bonus, où est-ce qu’on peut trouver vos créations à La Rochelle ou sur l’Ile de Ré ? 

On a un revendeur à la Flotte, le magasin HOMI. Et sinon vous pouvez nous retrouver sur notre site www.lechapote.com

 

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